Le renouveau de l'exégèse vétéro-testamentaire et néo-testamentaire, la reconsidération de l'Histoire juive de l'époque du second Temple et des prémices du judaïsme rabbinique, les nouvelles approches du travail de l'historien constituent un ensemble d'acquis autorisant de nouvelles hypothèses sur les origines du mouvement des disciples de Jésus entre 30 ap. J.-C., date approximative de la mort du Maître, et 135 ap. J.-C., date de l'édit de l'empereur romain Hadrien 876-138) interdisant aux juifs l'accès à la Ville Sainte. Or, durant cette période, ce mouvement des disciples de Jésus, né en milieu sémitique, muta en milieu hellénistique.
Cet ouvrage tente d'éclaircir quelques-uns des questionnements historiques et épistémologiques qui se posent à l'historien des religions, à savoir quelles ont été les incidences de cette mutation socio-culturelle ? Parler de nazaréens, d'hellènes, de judaïsants, de fils de Dieu a-t-il du sens et, si oui, lequel ? Jésus fut-il un fondateur d'un nouveau courant religieux ou bien un réformateur/rénovateur du judaïsme de son temps ?
Spécialiste des premières décennies de l'histoire du christianisme et de l'histoire du judaïsme rabbinique, François Blanchetière a été professeur d'histoire des religions à l'Institut d'histoire des religions de la Faculté des Sciences historiques de l'Université de Strasbourg. Il a notamment publié Aux sources de l'anti-judaïsme chrétien : IIe-IIIe siècles (1995), Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (2001), et Les premiers chrétiens étaient-ils missionnaires ? (2002).